Invitée hier à un événement qui intéressait les Marocains du monde, j'y ai fait la connaissance de beaucoup de militants et certains dans la même sphère que moi et cette question que je me pose lors de ce type d'événement : pourquoi nous ne connaissons nous pas mieux. Et je trouve cela très dommage.
Alors comment mieux se connaitre, pour mieux travailler ensemble car c'est bien connu l'unité fait la force.
Il est maintenant démontré que la société civile est indispensable, car complémentaire aux actions des institutions étatiques et cela dans tous les domaines : du culturel au politique.
Le profil des acteurs associatifs a évolué ces dernières années, avec des compétences de très haut niveau dans tous les domaines et dans tous les pays. Ceci étant dit cette force d'action n'est pas suffisamment visible et n'est pas mise à contribution plus efficacement pour servir les problématiques concernant leurs compatriotes dans les pays d'accueil que quand il s'agit des questions qui intéressent directement le pays. Et tout le monde se plaint de cette situation, il suffit de lire les commentaires sur les réseaux sociaux en plus d'échanges directs pour s'en rendre compte. Alors à qui la faute : aux compétences qui ne gèrent pas plus efficacement les associations ou aux institutions en charge de les aider qui ne le font pas plus efficacement.
Le CCME, et il faut saluer cette action, avait initié des rencontres comme celle à laquelle je prenais part de « femmes d'ici et d'ailleurs » qui a permis justement de faire connaissance avec les acteurs associatifs et compétence marocaines à travers le monde.
Mais au delà de ces rencontres, il faut aller plus loin, afin de permettre à ce tissu associatif d'être un acteur efficace. La je souhaiterai justement que les institutions comme le CCME soit le lieu qui puissent être fédérateur de toute cette énergie internationale. A titre d'exemple, il faudrait enfin mettre sur place un annuaire des associations par pays. A fin qu'il y ait un résultat sur le long terme.
Se pose aussi le problème des demandes des subventions entre les différents organismes en charge des Marocains du monde : CCME, le Ministère et la Fondation. Une multiplicité qui oblige à multiplier les demandes et donc à une perte de temps. Il faudrait mettre un fonds commun , sorte de guichet unique.
Il faudrait une professionnalisation du secteur associatif : des formations en communication, fundraising, management qui pourraient justement être organisées par ces institutions.
En conclusion une meilleure connaissance des acteurs associatifs, plus professionnels et avec des soutiens adéquats permettra non seulement à ces institutions, comme le CCME, d'inviter les meilleures compétences aux événements internationaux et surtout permettra à ces mêmes acteurs d'avoir les moyens de faire efficacement le travail pour lequel ils se sont engagés.
Certains pays ont depuis longtemps compris l'importance de l'impacte des associations et leurs ont donné les moyens de travailler. Nous concernant, nous avons encore un certain retard d'implication dans un certain nombre de secteurs y compris ceux qui sont considérés comme questions nationales, comme celle du Sahara que je suis depuis des années.
Si au Maroc, les moyens donnés aux associations à évolué dans le bon sens, il faudrait aussi faire de même pour les associations des MRE.
Me concernant, je suis ravie de la nouvelle forme du site du CCME, plus dynamique et surtout de cette possibilité de prendre la parole pour exprimer son opinion. En tant que juriste et militante des droits de l'homme je ne peux que me réjouir de cette liberté d'expression accordée aux premiers concernés par le Conseil
Naima Korchi
Juriste Internationale ,spécialisé en droit international
Ex fonctionnaire des Nations Unies ( unhcr pour le dossier du Sahara)
Présidente de l'Institut International pour la sécurité et le développement, Paris